Les parents de Frank Lalou s'installent en 1956 à Marmande, petite ville du sud-ouest de la France, après avoir quitté le Maroc à cause du climat d'insécurité régnant avant l'indépendance de ce pays. Dès sa petite enfance il est plongé dans l'atmosphère tranquille de la Gascogne près de la Garonne. En 1965, ses parents en quête de soleil, quittent l'Aquitaine pour aller vivre à Nice. En 1970, il découvre la culture juive et la beauté des lettres hébraïques. Mais, l'étroitesse d'esprit et l'enseignement démodé des rabbins de l'époque, ne l'invitent pas à approfondir sa pratique juive.
Ses premiers souvenirs d’écriture sont immédiatement contemporains à sa découverte de l’Alphabet au cours préparatoire. Il se voit attablé au bureau de ses grandes sœurs et écrire ses premières proses. Ce n’était pas le contenu, bien sûr plus que naïf, mais ce qui importe est le moment solitaire de l’écriture. L’art de retrouver une intimité.
Sa grande rencontre en 1967 avec l'œuvre de Jean-Sébastien Bach est déterminante. Sa passion pour ce musicien sera la source de toutes ses recherches. En 1970, il commence l'apprentissage du piano et taquine ses professeurs car il ne veut jouer que du Bach. C'est à cette période que commence sa longue amitié avec le compositeur et comédien Didier Douet qu'il retrouvera sur les planches dans la plupart de ses productions liées au théâtre et à la musique.
Sa sœur Lucie, de six ans son ainée, grande lectrice de Baudelaire et des grands poètes français, le sensibilise à la poésie, à la littérature par son écoute et les soirées littéraires qu'elle organise dans la maison familiale. Jeune homme solitaire, il consacre son temps à la musique, à la lecture des philosophes, Platon, Bergson, Bachelard, et à la rédaction de ce qui sera ses premières tentatives d’écriture.
Dès la classe de 6e il écrit ses premiers recueils de poésies. Il versifie à tout va. Il aime à parler en alexandrin et à faire rimer ses phrases. Même durant ses conversations avec ses amis de collège. À 14 ans il écrit son premier petit roman. Par ce travail, il se rapproche de ses professeurs de français. Il rédige un journal philosophique où il note toutes ses révoltes d’adolescent. Il a toujours en main l’Éthique de Spinoza, cette lecture lui crée un bulle inviolable. Il n'y comprend rien, mais la prose du philosophe le berce de mots et d’idées difficiles. Il se dit qu’à force de lire, il finirait pas saisir le sens de ces lignes.
Il rencontre sa première femme en 1975. Sous l’influence des hippies voyageurs, des Kérouac, Lanza Del Vasto, Ramdas, ils partent après leur Baccalauréat littéraire faire un grand voyage autour de la Méditerranée. Il entame ensuite des études de philosophie à la faculté de lettres de Nice, mais, faute de moyen, le couple s'installe en Dordogne pour suivre une formation d'enseignant au sein de l'Éducation nationale. Rapidement lassé par le rythme trop tranquille des écoles, il se lance plus sérieusement dès 1981 dans l'écriture. Il écrit des nouvelles, des poèmes et commence à publier dans la revue Diamant Noir, dirigé par Christian Malaurie de Périgueux.
Ses premiers livres édités chez des éditeurs de Dordogne sont un ouvrage d'archéologie qui a servi pendant quelques années de référence, Dolmens et Menhirs en Périgord, et un recueil de nouvelles, Aleph/Alpha, aux Éditions Phalènes.
En 2005, son épouse, suite à leur séparation entreprend d’anéantir tout son passé. Elle jette tous les manuscrits, tous les écrits, de l’enfance, de l’adolescence et du jeune-homme. Toutes ces émotions, toutes ces lignes disparues un matin dans la benne à ordures. Elle continue les autodafés, en détruisant les milliers de photos de l’artiste, les milliers de clichés de ses œuvres, les centaines d’articles de presse de ses expos et de ses sorties de livre. Ainsi l’annihilation de son passé artistique, humain, citoyen est consommée. Il ne retrouvera plus les images de sa vie, les portraits de sa vie de 18 ans à 46 ans.
En 1984, il expose ses premières calligraphies, donne son premier happening de calligraphie et de musique avec Bernard Lubat, présente sa première partition pour quatre voix parlées de poésie sonore et sort son tout premier livre : Sables et Terres Mystiques, aux éditions Froidefond.
Durant cette même année, il est reçu par Jacques Lacarrière à Sacy. Il lui présente le manuscrit de son premier recueil de poésie, Aleph/Alpha. Cet auteur, qu'il admire depuis des années, l'invite à continuer d'écrire car il décèle dans ces germes d'écritures de grandes qualités. Cette journée chez cet écrivain, lui donnera l'énergie pour se lancer dans cette aventure. André Chouraqui qu'il rencontrera plus tard et Jacques Laccarière, sont les deux hommes de plumes qu'il considère comme ses parrains littéraires.
En 1985, après un long voyage en Grèce, il calligraphie entièrement l’Évangile de Thomas. La vente de ce livre quelques semaines après, plus une bourse d'aide à la création du Centre régional des lettres et une année sabbatique offerte par l'Éducation nationale, marque sa nouvelle vie. Il quitte l'enseignement, quitte la Dordogne pour revenir à Nice et commence une carrière entièrement consacrée à la calligraphie et à l'écriture.
En 1986, il montre à André Chouraqui son dernier livre unique, le Cantique des Cantiques, avec la traduction du bibliste. Naît alors une longue complicité. Deux ans après, Frank Lalou calligraphie un ensemble de poèmes de ce même auteur. André Chouraqui introduira le calligraphe auprès de Jean Mouttapa des Éditions Albin Michel, ce qui lancera sa carrière d'essayiste.
En 1989, le graveur et éditeur Albert Woda lui donne toutes les clés pour être accepté dans ce monde clos des bibliophiles. Leurs deux carrières et leurs deux vies se croisent par les livres qu'ils réalisent ensemble et les semaines qu'ils passent en Grèce.
Durant toutes ces années de formation, il fréquente dès l'adolescence l'Arche de Lanza Del Vasto et pratique durant 15 ans régulièrement le zen. Son approche de la calligraphie, même si elle s'oriente vers l'hébreu, est très influencée par les arts du Japon. Il s'entraîne au Kyodo, tir à l'arc japonais, et sa gestuelle calligraphique est issue en partie du Chado, l'art du thé4.
En 1990, à l'annonce de la mort prochaine de son père, il retourne à ses sources juives et suit l'enseignement spirituel de certains maîtres comme le Rav Zemour ou le Rav Gronstein. Il rencontre celui qu'il appelle son frère dans les lettres, Marc-Alain Ouaknin. Depuis il voue sa vie à la recherche et à l'interprétation des textes bibliques (il écrit plusieurs livres sur le Cantique des Cantiques, les Psaumes chez Albin Michel).
Son travail est remarqué dans les musées, les galeries et les éditeurs s'intéressent à sa démarche. La Bibliothèque nationale de France conserve plusieurs de ses livres uniques dans sa collection des manuscrits hébraïques, et quelques années plus tard un Évangile de Thomas est également acquis par cette institution et va rejoindre le département des manuscrits coptes. Certains musées font acquisition de ses calligraphies ou de ses livres d'artistes : les musées de Nice, de Céret, la Fondation Sackner à Miami, le musée Picasso.
Il publie ses livres chez différents éditeurs et réalise en 1994 son rêve d'enfance, être édité chez Albin Michel, chez qui il sera sous contrat durant de nombreuses années.
En une vingtaine d'années, il fait des dizaines d'expositions (musée des arts décoratifs de Bordeaux, Bibliothèque nationale de France, musée de Nice) et publie soit en tant qu'auteur, soit en tant que calligraphe une quarantaine de livres.
En 1994, la naissance de sa fille Léa, qu'il dit être sa propre naissance, influence son écriture. Il écrit des textes plus intimes (Noces erratiques, Éditions l'Amourier).
En 2005, il rencontre sa seconde épouse, Tina Bosi, chorégraphe belge. Il la rejoint en Belgique. En 2013, le couple retourne vivre à Nice.
Il partage son temps entre Paris et Nice. Avec sa nouvelle épouse et égérie, il donne des spectacles qui allient chant, danse et calligraphie, mis en musique et mis en scène par Didier Douet (Danse avec les lettres, la chair des lettres).
Dès son retour en France il privilégie la rédaction de livres (Autobiographie de Jésus, chez EDM, Les Lettres sacrées de l'Alphabet hébreu, chez Trédaniel, Les 22 Clés de l'Alphabet Hébraïque, chez Desclée de Brouwer), et entreprend la rédaction de son premier roman, La Fugue du Kabbaliste, qu'il publiera chez Dervy. Il rencontre de nouveau Jean-Yves Leloup qui lui propose d'écrire un essai dans sa collection aux éditions Presse du Châtelet. En mars 2019 sort ainsi : Accueillir l'Autre, commentaire du Talmud.
En 2016, la Synagogue d'Aix en Provence lui commande six vitraux sur des thèmes bibliques.
En 2019, Frank Lalou se rapproche d'Israël et commence des activités à Tel Aviv avec le disigner Israël Abou.
En 2018, il s'installe avec son épouse à Vence.